Ce millésime 2016 aura donné du fil à retordre aux vignerons ! Les conditions climatiques ont été difficiles : pluies, humidité, gel, échaudage,... Il aura fallu beaucoup de sang froid aux femmes et aux hommes de la vigne pour arriver, grâce à un petit sursaut de la nature, à élaborer un très beau millésime.
L’hiver 2016 a été marqué par une douceur excessive et par une pluviométrie tout aussi excessive. Il pointe le bout de son nez uniquement à deux reprises : au moment de fêter Saint-Vincent et les deux premières décades de mars. Il se termine comme l’hiver 2015, sans qu’aucune journée de gel ne se soit produite. Les précipitations hivernales sont excédentaires tous les mois.
Le cycle végétatif démarre avec du retard au cours d’un mois d’avril marqué par une alternance de périodes douces et de périodes froides. Dès le 18 avril, les vignes sont exposées à des températures nocturnes négatives. La nuit du 26 au 27 avril générera les plus gros dégâts. Différentes conditions climatiques ont été observées. Parfois, il a plu la veille, humidifiant les bourgeons et les rendant encore plus sensibles aux basses températures.
Les dégâts sont difficiles à estimer mais on sait déjà tous qu’ils seront importants pour les appellations des Coteaux du Giennois, Menetou-Salon, Pouilly-Fumé, Quincy et dans une moindre mesure Sancerre.
Le mois de mai démarre et se termine dans la fraîcheur. Il laissera surtout le souvenir d’un mois exceptionnellement pluvieux (+115% de précipitations) rendant particulièrement difficile l’accès aux parcelles. Les 1ères journées de juin sont très fraîches et bien arrosées, une période d’accalmie du 5 au 9 juin puis à nouveau un temps perturbé. Ces conditions météorologiques sont évidemment favorables au développement des maladies et en particulier du mildiou. Celui-ci aura également des conséquences sur le potentiel de production .La météo est stressante pour la vigne et pour ceux qui la cultivent.
La floraison commence la 2ème quinzaine de juin avec des conditions climatiques toujours difficiles, accentuant les phénomènes de coulure et de millerandage. Un 1er petit sursaut de la nature, le 23 juin, le soleil revient, les températures sont chaudes et la floraison se déroule rapidement dans des conditions météorologiques plutôt favorables.
L’été semble alors vouloir s’installer. La pluie s’arrête. Sur juillet et août, le cumul de pluies est inférieur de 90% à la moyenne des trente dernières années. Le thermomètre s’élève à partir du 15 juillet avec une canicule assez tardive à la fin du mois d’août. Ce coup de chaud laissera lui aussi des traces, les premiers symptômes de stress hydrique sont observés fin août avec surtout des phénomènes d’échaudage.
La véraison démarre la 2ème quinzaine du mois d’août. Freinée par les conditions très sèches, elle se fait lentement mais dans cette ambiance, la qualité sanitaire du raisin est très bonne.
Le mois de septembre débute dans des conditions estivales avec du soleil et des températures élevées (plus de 30°C). Les amplitudes thermiques entre le jour et la nuit sont propices à la maturité phénolique et à la maturité aromatique éloignant le spectre de saveurs végétales. Le manque d’eau commence à se faire ressentir.
Les vignerons osent à peine se plaindre et réclamer une petite pluie. Cela sera le cas les 14 et 16 septembre, un petit miracle dans cette année difficile. Les baies grossissent enfin. La production des sucres se poursuit, la diminution des acides est contenue.
Des nuits fraîches, des journées ensoleillées, les conditions de maturation ont été parfaites, permettant aux vignerons de patienter jusqu’à la maturité optimale des blancs comme des rouges.
Les vendanges débutent le 21 septembre pour les Pinot Gris à Reuilly. Le sauvignon est récolté à partir du 3 octobre pour les autres appellations. Les cépages rouges sont majoritairement cueillis entre le 10 et le 17 octobre.
Pas de pluie pendant ces vendanges, pour le 4ème mois consécutif, la pluviométrie a été déficitaire. Les fraîcheurs matinales seront un marqueur de cette campagne de cueillette.
A l’image du millésime 2015, les vins du millésime 2016 proposent une belle pureté aromatique.
Comme tous les millésimes tardifs, la fraîcheur est présente, les bouches sont croquantes. Les nez, encore un peu timides, laissent présager des notes de fleurs blanches, de fruits à chair blanche reposant sur une assise minérale.
Les rosés proposent une nouvelle fois des teintes soutenues. Les arômes de fruits dominent (orange sanguine, framboise).
Les rouges seront la belle surprise du millésime. D’un rouge profond, les couleurs sont intenses. Ils dévoilent des arômes de fruits rouges (cassis, framboise) mêlés de notes florales. Les bouches sont fraîches reposant sur des tanins veloutés.
De 2016, on retiendra l’épisode de gel et la qualité des vins élaborés. L’histoire se termine bien en Centre-Loire.